Vaccin AstraZeneca : entre décisions politiques et scientifiques !

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Ce lundi l’Allemagne, la France et l’Italie décidaient de suspendre à leur tour l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Un choix fort alors que l’Allemagne avertissait la semaine dernière qu’elle était aux portes d’une troisième vague, que les hôpitaux français approchent de la saturation et que l’Italie se reconfine partiellement. L’Espagne devrait également suivre le pas et interrompre l’inoculation du produit d’AstraZeneca pour 15 jours, apprenait-on d’une source de la radio Cadena Ser. Les pays attendent désormais la revue du régulateur européen, l’Agence Européenne des Médicaments (EMA), qui tiendra une réunion extraordinaire à ce propos dès jeudi 18 mars.

Pour le Ministre allemand de la Santé c’est « une décision professionnelle, et non pas politique ». Le Président français Emmanuel Macron espère lui « pouvoir recommencer la vaccination avec le produit d’AstraZeneca dès que les recommendations de l’EMA le permettront ». Pour autant, certaines voix se lèvent contre cette décision. Justement, en Italie le responsable du régulateur national Nicola Magrini déclarait lui que « c’est un choix politique ». Il estime que le pays en est arrivé à suspendre le vaccin d’AstraZeneca « car plusieurs pays européens, dont l’Allemagne et la France, ont préféré interrompre la vaccination ». Pour lui c’est un vaccin sûr qui présente un ratio bénéfice/risque « largement positif ».

Retour en France. Sur la possibilité d’un nouveau confinement Emmanuel Macron a affirmé que de nouvelles décisions seraient sans doute à prendre dans les jours qui viennent tout en affirmant qu’elles seraient calibrées selon les régions.

Du côté économique on apprenait hier que la Banque de France avait revu à la hausse de 0.5 point ses prévisions de croissance 2021 pour l’hexagone par rapport à décembre dernier. Désormais, elle table sur une expansion économique de 5.5%. Elle parie notamment sur un rebond des dépenses de consommation au second semestre au fur et à mesure de l’allègement des restrictions mises en place par le gouvernement.

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Au Royaume-Uni, le discours est tout autre pour le produit d’AstraZeneca, qui a été co-développé avec l’un des fleurons national dans le domaine : l’Université d’Oxford. Boris Johnson déclarait hier que le gouvernement était très confiant de l’utiliser pour sa campagne. « Le MHRA est parmi les régulateurs les plus durs et les plus expérimentés du monde, et ils ne voient aucune raison de déprogrammer la vaccination » expliquait-il.

Dans son plan acharné de lutte contre le COVID-19, le Royaume-Uni avait placé sur liste rouge une trentaine de pays pour lesquels était imposée une quarantaine dans une bulle hôtelière. Nous apprenions ce lundi que le Portugal sera désormais retiré de cette liste rouge et que les voyageurs en provenance du pays pourront donc désormais effectuer leur quarantaine à leur domicile, évitant ainsi le coût à payer de 1 750 livres sterling. Rappelons que le Portugal avait été initialement mis sur cette liste en raison de la forte prépondérance du variant brésilien sur place. Pour autant, d’autres pays viennent s’y ajouter : l’Éthiopie, Oman, la Somalie et le Qatar.

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Les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé se pencheront mardi sur la sûreté du vaccin AstraZeneca afin d’apporter une réponse mondiale à cette polémique grandissante. Dans le même temps, on apprenait ce matin qu’AstraZeneca s’était mis d’accord avec les États-Unis pour fournir jusqu’à 500 000 doses supplémentaires de leur produit pour un coût de 205 millions de dollars, portant ainsi la commande totale à 700 000 doses puisque c’est 200 000 doses qui avaient été commandées en octobre. Un officiel américain déclarait d’ailleurs hier que le vaccin pourrait obtenir l’aval du régulateur américain d’ici un mois.

L’AGENDA ÉCONOMIQUE DE LA JOURNÉE

12h00 : Discours de Enria (BCE) (EUR)
13h30 : Ventes au détail (USD)
14h15 : Production industrielle (USD)