Les États-Unis responsables du manque de doses dans l’UE ?

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D’après deux sources européennes, les États-Unis auraient prévenu l’Union Européenne qu’elle ne devrait pas espérer recevoir de sitôt des doses du vaccin AstraZeneca/Oxford produites sur le territoire américain. Une annonce qui va dans le sens des déclarations du Président du Conseil Européen Charles Michel, qui dévoilait il y a quelques jours que la première puissance mondiale faisait barrage aux exportations de vaccins. AstraZeneca, qui avait plus tôt cette année annoncé au bloc devoir revoir à la baisse ses livraisons, avait promis de compenser celles-ci en rapatriant une partie des productions de pays situés hors du bloc, et notamment depuis les États-Unis. Le laboratoire pharmaceutique n’a pour le moment pas commenté les fuites d’hier, alors que son produit n’est pour le moment même pas approuvé sur le territoire américain. D’ailleurs une officielle américaine Margareta Cekuta, témoignait qu’il était « évident » que le pays « ne peut pas vendre un vaccin qui n’est pas encore approuvé par les États-Unis à d’autres pays » puisque cela pourrait poser des problèmes de sécurité sanitaire. Serait-ce un subterfuge pour gagner du temps ? Rappelons qu’AstraZeneca avait également proposé à l’Union Européenne qu’elle importerait une partie de ses doses depuis l’Inde, où ses produits sont développés par le Serum Institute. Cependant, le régulateur européen doit encore terminer son audit du site de production indien pour s’assurer qu’il répond aux critères européens de qualité. Un processus « compliqué » apprenait-on hier d’une source diplomatique.

D’ailleurs, alors que l’Union Européenne doit encore valider le vaccin du laboratoire américain Johnson & Johnson, un problème similaire se pose pour celui-ci : les États-Unis font partie entière du réseau de production du produit. En effet, d’après le contrat signé entre le bloc et Johnson & Johnson, les doses produites au Pays-Bas seront embouteillées … outre-Atlantique ! On comprend, au regard du contexte, que plusieurs diplomates européens s’inquiètent et que la campagne de vaccination locale pourrait encore être mise à mal dans les semaines et mois à venir !

Ce jeudi la Présidente de la Banque Centrale Européenne Christine Lagarde tenait une conférence de presse aux côtés de son Vice-Président Luis de Guindos afin de partager leurs conclusions de la réunion du Conseil des gouverneurs, qui s’était tenu ce jour même. La BCE montre sa volonté de contribuer à une reprise économique en accélérant ses achats de titres sur les marchés afin de freiner une remontée des coûts de financement dans la zone euro. Pour se faire, l’institution maintiendra au moins jusqu’à fin mars 2022 son programme d’achats d’urgence contre la pandémie (le fameux « PEPP »). Christine Lagarde reste optimiste quant à l’évolution de la situation économique et a déclaré que « la situation économique globale devrait s’améliorer durant l’année 2021 », mais que « des incertitudes persistent quant aux perspectives économiques à court terme » en ajoutant qu’elles « sont liées à la dynamique de la pandémie et au rythme des campagnes de vaccination ». Les prévisions de la BCE sont désormais fixées sur une croissance de 4% dans la zone euro en 2021 avec une inflation de 1.5%.

GBP

Au Royaume-Uni le gouvernement avait il y a quelques jours annoncé une augmentation de 1% du salaire des employés du service public de santé. Cette mesure avait vivement été critiquée par l’opinion publique pour sa faiblesse. Hier, le Ministre des Finances Rishi Sunak défendait devant les parlementaires cette décision « proportionnée, juste et raisonnable » qui vise à « protéger les emplois dans le secteur public » compte tenu de l’état des finances du Royaume-Uni : le déficit budgétaire du gouvernement atteindra 355 milliards de livres sterling cette année. Il n’a pas manqué de rappeler que dans les autres branches du service public les salaires avaient été gelés et que de nombreux employés du privé avaient perdu leur emploi.

USD

Quelques heures après avoir rendu légale le nouveau plan d’aide de 1 900 milliards de dollars et un an jour pour jour après que la crise du Covid-19 ait été classifiée comme une pandémie mondiale, Joe Biden s’exprimait dans ce qui était sa première allocution solennelle en primetime en tant que Président américain. Symboliquement, ce dernier a suggéré que les États-Unis pourraient retrouver un sentiment de normalité d’ici le 4 juillet, pour la fête nationale. Joe Biden a déclaré qu’il incitera les États et les collectivités locales à faire en sorte que tous les adultes puissent être inoculés d’ici le 1er mai.

L’AGENDA ÉCONOMIQUE DE LA JOURNÉE

14h30 : Prix à la production de Février (USD)
15h00 : Suivi mensuel du PIB de NIESR (GBP)
20h00 : Budget Fédéral Américain (USD)