L’Allemagne suspend le gazoduc russe Nord Stream II !

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L’Ukraine a officialisé aujourd’hui l’état d’urgence sur l’ensemble de son territoire, pour une durée de 30 jours, alors qu’il n’était jusqu’à présent en vigueur que dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk (depuis 2014). En parallèle le pays a décidé de faire appel à sa réserve militaire, qui comporte 20 000 membres entre 18 et 60 ans, pour renforcer son armée régulière de 250 000 troupes. La mobilisation devrait durer un an maximum et le refus de se présenter sans motif plausible pourra faire l’objet « de sanctions administratives et pénales ». Le Président Volodymyr Zelensky a toutefois hier réfuté l’hypothèse d’une « mobilisation générale ». Enfin, Kiev a appelé ses trois millions de ressortissants résidant en Russie à quitter le pays au plus vite au regard du contexte « d’intensification des agressions de la Russie à l’encontre de l’Ukraine ».

Selon les déclarations du gouverneur de la Œsterreichische Nationalbank (la banque centrale autrichienne) Robert Holzmann, la Banque Centrale Européenne pourrait relever ses taux directeurs « dès cet été ». Dans une interview accordée au journal suisse NZZ il a même déclaré qu’il était tout à fait envisageable de voir « une seconde hausse pour la fin d’année ». Le changement de posture dénote totalement de la position adoptée par Christine Lagarde, la Présidente de l’institution, fin 2021 – où elle affirmait qu’il n’y aurait pas de recalibrage des taux directeurs prévu en 2022.

L’Allemagne a fini par céder hier, en suspendant le gazoduc russo-allemand Nord Stream II, dans le cadre des sanctions à l’encontre de Moscou. La suspension de ce projet pharaonique pour Berlin, comme pour la Russie, était aussi attendue qu’incertaine, en raison du risque stratégique et économique qu’elle sous-entend. Achevé depuis l’automne dernier, il n’était pas encore en service en raison d’un blocage juridique du régulateur allemand mais aurait pu être une réelle solution quant aux problématiques de hausse des prix de l’énergie. Suite à cette annonce, l’ancien président russe Dmitri Medvedev a ironisé sur « le monde nouveau dans lequel les Européens vont bientôt payer 2000 euros les 1000m3 de gaz ».

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Le gouverneur de la Bank of England Andrew Bailey s’exprimait ce matin devant le Parlement. Selon lui, le risque que présente l’inflation (au plus haut depuis 30 ans) est « très clair », tant au niveau des prix que des salaires. Il estime également qu’il est important que les investisseurs ne s’emballent pas quant aux futures hausses de taux qu’ils anticipent de la part de l’institution, puisque cela risquerait de créer une spirale de volatilité spéculative néfaste.

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Après l’Union Européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore l’Australie, le Premier Ministre canadien Justin Trudeau a hier annoncé la première volée de sanctions de son pays à l’encontre de la Russie. Les transactions financières avec les régions de Donetsk et Louhansk seront ainsi interdites, tout comme l’achat de dette souveraine russe. L’ensemble des membres du parlement russe ayant voté en faveur de la reconnaissance d’indépendance des deux régions séparatistes ukrainiennes seront également ajoutés à la liste rouge canadienne. Enfin, des sanctions supplémentaires seront introduites à l’encontre de certaines banques russes.

Le Japon aussi, suit le pas des sanctions. Le Premier Ministre Fumio Kishida a condamné le viol russe de la souveraineté ukrainienne. Il a ainsi annoncé aujourd’hui l’interdiction des transactions relatives aux obligations étatiques russes sur le territoire japonais et gelé une partie des actifs détenus par des russes, tout en restreignant les déplacements de ceux-ci sur le territoire japonais. Il est important de noter que Kishida a expliqué que le Japon dispose de suffisamment de réserve de pétrole et de gaz pour que la situation n’ait pas d’impact significatif sur les besoins à court terme du pays.

L’AGENDA ÉCONOMIQUE DE LA JOURNÉE

17h00 : Discours de Schnabel (BCE) (EUR)
18h00 : Discours de Tenreyro (BoE) (GBP)