La situation sanitaire en Europe inquiète la BCE

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En Europe les résultats des enquêtes PMI d’IHS Markit du mois de novembre, indicateurs de référence pour évaluer l’évolution globale de l’économie, ont été satisfaisants et ont participé à un léger renfort de l’euro dans la matinée.

Isabelle Schnabel, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne, s’est hier exprimée auprès de Bloomberg sur l’inflation – le sujet phare qui chamboule l’institution en ce moment. De son côté elle estime que les risques s’inversent à la hausse. Elle a également ajouté que l’économie de la zone euro pourrait stagner au quatrième trimestre si les pays venaient à prendre des mesures de restrictions sanitaires supplémentaires en réponse à la reprise du COVID-19. Les perspectives économiques à court terme semblent donc se détériorer, et c’est de nouveau le flou le plus total à moyen terme. La situation globale sera évidemment corrélée aux mesures qui seront déployées, de leur durée et des pays concernés.

D’après les données publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé mardi, l’Europe (en incluant la Turquie et la Russie) pourrait constater 700 000 décès supplémentaires d’ici le mois de mars, pour un total de 2.2 millions depuis le début de la pandémie. Le rythme de décès a doublé en Europe depuis fin septembre, passant actuellement à 4 200 par jour. L’OMS incite évidemment en conséquence la population européenne à se faire vacciner et recevoir ses doses de rappel si nécessaire.

D’ailleurs, dans la veine de cette reprise des contaminations sur le vieux continent, la Hongrie enregistrait ce matin son record d’infections depuis le début de la pandémie, avec 12 637 nouveaux cas. Rappelons que le pays dispose d’un des taux de vaccination les plus bas d’Europe, avec moins de 60% de sa population immunisée. Le gouvernement a pris samedi la décision de rendre la dose de rappel obligatoire pour les soignants et réimposé le port du masque en intérieur à sa population. Le Premier Ministre Viktor Orban a également permis aux entreprises de rendre la vaccination obligatoire pour ses employés, un sujet évidemment controversé comme ailleurs sur le Globe.

GBP

Le gouverneur de la Bank of England Andrew Bailey a déclaré hier qu’il pourrait réduire davantage les informations dévoilées aux investisseurs en amont des décisions qui sont prises par l’institution en rapport à sa politique monétaire. Selon lui, les décisions doivent être entérinées à chaque meeting de la BoE selon l’évolution de la situation, et il serait donc difficile de donner des signaux aux marchés en amont. Ces derniers, si mal interprétés, pourraient même être néfastes. La position de Bailey tranche donc catégoriquement avec celle de son prédécesseur Mark Carney, qui lui était très favorable au concept de « forward guidance » et donc à une transparence totale des décisions vis-à-vis des investisseurs, dans l’optique d’apaiser et stabiliser les marchés financiers.

Selon une interview du Vice-Président de la Commission Européenne Maros Sefcovic donnée à Politico, les discussions entre le bloc et le Royaume-Uni sur l’Irlande du Nord dureraient « probablement » jusqu’à l’année prochaine. Il estime ainsi « que s’il y avait une volonté politique claire du côté britannique ces problèmes pourraient être résolus » mais qu’en « analysant la progression constatée ces quatre dernières semaines, [il] sait que cela ne sera pas résolu avant la fin de l’année ».

USD

Alors même que les tensions géopolitiques persistent au sujet de Taiwan, la Chine a accusé Joe Biden d’avoir effectué une « erreur » puisque ce dernier a invité l’État insulaire à participer à un sommet organisé le mois prochain sur la démocratie aux côtés de 109 autres gouvernements démocratiques. La Chine et la Russie n’ont évidemment pas été conviées par les États-Unis. Beijing a en réponse expressément demandé à Washington de respecter le principe de « Chine unique », là où Biden prend de nouveau une position forte sur un sujet épineux. Rappelons que la Chine estime que Taiwan est une province du pays et a accusé le gouvernement local de séparatisme. Ce sommet, qui aura lieu le 9 et 10 décembre, est vu comme l’occasion pour le Président Biden de montrer qu’il respecte ses engagements de remettre les États-Unis à leur place de meneur mondial en contestant les forces autoritaires que peuvent représenter la Chine ou la Russie.

L’AGENDA ÉCONOMIQUE DE LA JOURNÉE

14h30 : PIB T3 (USD)
14h30 : Inscriptions hebdomadaires au chômage (USD)
15h30 : Discours de Tenreyro (BoE) (GBP)
16h00 : Discours de McCaul (BCE) (EUR)
17h00 : Discours de Weidmann (Bundesbank) (EUR)
17h00 : Discours de Schnabel (BCE) (EUR)