La Russie envahit l’Ukraine

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C’est officiel : les forces russes ont envahi ce jeudi matin l’Ukraine par les airs, la terre et la mer, pour ce qui est une des plus inquiétantes agressions d’un État européen envers un autre État européen depuis la seconde guerre mondiale. « Les villes ukrainiennes paisibles subissent des attaques » a ainsi expliqué le Ministre ukrainien des Affaires Étrangères Dmytro Kuleba sur Twitter, tout en ajoutant que « l’Ukraine se défendra » et en appelant « le monde » à « arrêter Poutine ». Dans un discours télévisé qui fait office de déclaration de guerre, Poutine a lui annoncé que son pays « protègerait les citoyens russes victimes d’un génocide en Ukraine » et que pour ça il œuvrerait pour la « démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine ». Il ajoutait que « la Russie ne peut être en sécurité avec une menace permanente émanant du territoire ukrainien ». Dans la foulée de cette annonce, le rouble russe perdait 7% face au dollar.

Au niveau des sanctions, il avait été émis l’hypothèse de bannir la Russie du réseau de paiements SWIFT. Si cette mesure pourrait être une des plus fortes sanctions non-miliaires, cela semble pour le moment peu probable à entendre certains diplomates européens. En effet, certains États membres seraient réticents à une telle manœuvre puisque, si cela affecterait en effet les banques russes, il serait bien plus difficiles pour les créanciers européens de récupérer les fonds prêtés en Russie. De plus, la Banque Centrale Russe a construit un système de paiement alternatif (SPFS) depuis 2014, qui est opérationnel depuis 2017 pour les entreprises hors du système bancaire, ce qui atténuerait l’impact de cette sanction. Ce sont donc d’autres sanctions qui seront privilégiées à court terme par l’Union Européenne, comme l’a exprimé la Présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen. « Nous allons affaiblir la base économique de la Russie et sa capacité à se moderniser » déclarait-elle ainsi. Le chef de la diplomatie du bloc Josep Borell ajoutait lui que cela sera « l’ensemble de sanctions le plus sévère jamais mis en place ». Il est à noter que les haut-dirigeants du bloc se réuniront à 20h ce jour lors d’un sommet extraordinaire d’urgence.

Le gouverneur de la banque centrale grecque Yannis Stournaras, qui est aussi membre du comité de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, a ce matin lâché une bombe ! Selon lui, la BCE doit continuer son programme de rachats d’actifs au moins jusqu’à la fin d’année, et même ne pas fixer officiellement de date de fin, notamment pour atténuer l’impact du conflit russo-ukrainien sur les marchés. Il estime également que la banque centrale doit officialiser le fait que si aucune baisse de taux ne sera à prévoir pour autant, elle a besoin de davantage de recul avant de les augmenter. Les perspectives économiques sont « bien plus incertaines » expliquait-il ainsi en se basant « sur la situation à ce jour ». C’est le premier décisionnaire de l’institution européenne à émettre un tel avis, mais l’impact sur l’euro est immédiat puisque la devise unique chutait ce matin sur les marchés face à ses principales contreparties.

GBP

D’après une source gouvernementale le Premier Ministre britannique Boris Johnson s’exprimera à la nation ce jeudi afin de dévoiler le nouvel ensemble des sanctions britanniques prises à l’encontre de la Russie. Il témoignera ensuite devant le Parlement à 17h (heure locale).

USD

Comme c’était prévu, le prix du baril a dépassé la barre symbolique des 100 dollars sur fond des tensions géopolitiques.

Les dirigeants du G7 se réuniront ce jeudi pour coordonner la réponse contre la Russie.

L’AGENDA ÉCONOMIQUE DE LA JOURNÉE

13h45 : Discours de McCaul (BCE) (EUR)
14h15 : Discours de Bailey (BoE) (GBP)
14h30 : Inscriptions hebdomadaires au chômage (USD)
14h30 : PIB T4 (USD)
17h00 : Discours de Schnabel (BCE) (EUR)
17h10 : Discours de Bostic (Fed) (USD)
18h00 : Discours de Mester (Fed) (USD)
19h00 : Discours de Pill (BoE) (GBP)